L'enquête diocésaine

Lettre de Léon Le Berre, dit Abalor, à Mgr Dubillard, évêque de Quimper et Léon

Lettre de Léon Le Berre, barde sous le nom d'Abalor, critiquant les termes de l'enquête diocésaine (19 octobre 1902)

L'enquête : les questions

Mgr Dubillard demande aux curés et aux recteurs de lui fournir rapidement des renseignements très précis sur la langue bretonne ou française utilisée au prône et dans la prédication dominicale, ainsi que dans l'enseignement du catéchisme.

La façon dont étaient posées les questions dans l'enquête épiscopale fut critiquée par certains bretonnants (lettre d'Abalor ci-contre), l'évêque de Quimper étant accusé de considérer le breton comme un pis-aller. Le chanoine Le Floc'h, auteur de l'étude "L'enquête de 1902 sur l'usage de langue bretonne dans le diocèse de Quimper", estime que ce formulaire ne contenait rien de tel et que ces critiques étaient essentiellement de la part d'intellectuels qui ne vivaient pas assez au milieu du peuple pour connaître les conditions précaires de scolarisation de beaucoup d'enfants. Ces critiques furent de courte durée, l'important était de soutenir l'évêque et son clergé dans le combat pour le maintien de la langue bretonne.

Les réponses des doyennés

Les recteurs répondent rapidement à la demande de l'évêque. Le numéro de la Semaine religieuse paraissant 15 jours après le questionnaire présente déjà une première synthèse des réponses.

Conservées aux Archives diocésaines (voir ci dessous), les réponses des recteurs sont pour la plupart circonstanciées et vont souvent au-delà du questionnaire. Elles constituent ainsi un document exceptionnel pour évaluer l'utilisation du breton et la connaissance du français dans le Finistère au début du XXe siècle.

Elles furent d'ailleurs exploitées par Fañch Broudic dans sa thèse de doctorat sur l'"évolution de la pratique du breton de la fin de l'Ancien Régime à nos jours".

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